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POW - Canada

L’athlète olympique Kelsey Serwa se tient au centre du gymnase de l’École secondaire University Hill de Vancouver. Devant elle, une foule de 750 élèves suspendus à ses lèvres. Sur l’écran derrière elle, des images hivernales de pistes de ski et de poudreuse profonde en hors-piste défilent, mettant en scène des skieurs et des planchistes aux visages euphoriques. Kelsey est médaillée d’or à l’épreuve féminine de ski cross des Jeux Olympiques de 2018. Pourtant, ce n’est pas ce dont elle est venue parler aujourd’hui.

Son discours sur les changements climatiques captive tant les adolescents qu’on pourrait entendre une mouche voler dans le gymnase résonnant.

Kelsey est une ambassadrice du mouvement Protect Our Winters (POW) Canada, récemment mis sur pied en partenariat avec CLIF Bar. POW Canada est la division du nord de Protect Our Winters, un mouvement en plein essor fondé aux États-Unis en 2007 par le planchiste professionnel Jeremy Jones, dont le but est de rallier la communauté de plein air dans la lutte contre les changements climatiques. La présentation de Kelsey s’inscrit dans le programme Hot Planet Cool Athletes de POW Canada qui fait intervenir des athlètes de haut niveau dans les écoles pour éduquer les élèves à ce sujet. Elle aborde l’aspect scientifique, la situation actuelle des choses, et les gestes que nous pouvons poser pour réduire notre impact environnemental personnel.

Lorsqu’elle souligne les efforts de POW pour promouvoir les grandes solutions politiques systémiques au problème, les élèves de University Hill s’enflamment. Un jeune se lève et, s’adressant à ses pairs, parle avec ardeur et émotion de l’importance de participer à la marche pour le climat prévue pour le lendemain au centre-ville de Vancouver. À ce moment précis, la salle vibre d’énergie.

Kelsey Serwa Protect Our Winters

Le matin suivant, les ambassadeurs et le personnel de POW se joignent à des centaines d’étudiants pour la marche du 3 mai. Celle-ci est organisée par des jeunes en collaboration avec des événements semblables autour du monde dans le cadre du mouvement Climate Strike. « C’était la première fois que je participais à quelque chose comme ça », indique Mike Douglas, président du conseil de POW Canada, qui se tenait aux côtés de Kelsey dans le gymnase de University Hill et était resté bouche bée à la suite du sermon improvisé du jeune homme. « Parfois, je trouve que la lutte contre les changements climatiques peut être assez difficile et déprimante. Ce qui m’aide à tenir le coup, c’est de voir les jeunes s’élever avec passion et refuser d’abandonner. »

Voilà pourquoi le programme Hot Planet Cool Athletes est si stratégique. Il a touché 3000 adolescents cette année seulement, et devrait désormais en toucher au moins 10 000 par année. Le fait de cibler les écoles secondaires fait également partie de la stratégie visant à mobiliser les jeunes qui auront l’âge de voter aux prochaines élections. La mission de POW consiste à créer un mouvement populaire de voix qui influencent les politiques pouvant lutter contre les changements climatiques. Ces jeunes représentent à bien des égards l’avenir de notre planète.

"La question est de savoir si notre planète sera habitable plus tard. Chaque rapport scientifique suscite un nouveau degré d’urgence ", souligne Mike. "Étant moi-même père de deux enfants d’âge scolaire, ça m’inquiète. L’avenir des jeunes m’inquiète. Je me demande s’ils pourront mener une vie semblable à la mienne."

Mike, bien connu comme le "père du ski acrobatique", a mené une brillante carrière que ce soit à titre de skieur professionnel, d’innovateur dans la conception des skis, ou de créateur de Salomon Freeski TV avec son entreprise médiatique Switchback Entertainment. Il s’est d’abord impliqué auprès de POW aux États-Unis pendant quelques années, et lorsque le besoin d’une division canadienne est devenu flagrant, il s’est joint à l’équipe de bénévoles composée de grands noms de l’industrie : le skieur professionnel Greg Hill, la planchiste professionnelle Marie-France Roy, ainsi que le spécialiste en affaires et en environnement Dave Erb, qui est maintenant directeur général.

Le mouvement POW Canada a été officiellement lancé en octobre 2018. Il compte déjà des milliers de membres et l’énergie qui s’en dégage est palpable. C’est le même genre d’énergie qui a fait vibrer les 1400 personnes ayant assisté au célèbre concours vidéo Intersection du Whistler Ski and Snowboard Festival le 18 avril dernier, organisé pour la toute première fois par CLIF Bar et POW Canada.

Au centre de la scène, sous les quatre écrans de la salle de bal circulaire du Centre des congrès de Whistler, l’animateur annonce à la foule en délire le dernier critère d’admissibilité pour les vidéos inscrites à Intersection : en plus de devoir être filmée à moins de 100 km de Whistler Blackcomb, chaque vidéo de 5 à 7 minutes doit mettre en évidence un autocollant POW.

Intégrer la sensibilisation aux changements climatiques à l’un des événements cinématographiques les plus prisés dans le monde des sports d’hiver était une brillante idée. Dans l’entrée, les ambassadeurs de POW sont installés avec des autocollants, des affiches et des feuilles d’inscription pour profiter de l’engouement.

"Certaines personnes se sentent démunies dans la conversation sur les changements climatiques, car elle peut être vraiment bouleversante », indique la skieuse professionnelle Anna Segal, ambassadrice de POW et juge du concours Intersection. « Cela permet à ceux qui sont préoccupés par ce phénomène d’agir, de se faire entendre et de participer. Surtout quand ça se passe sous leurs yeux, comme à Intersection. Nous pouvons filmer tous ceux qui se disent : “Ça fait un moment que je pense à m’impliquer!”

Pour ce qui est de l’avenir, POW Canada multiplie ses membres de base et ouvre des sections dans des endroits stratégiques du pays où il y a une influence politique. Cela permettra de créer un réseau de citoyens extrêmement motivés qui exigeront, aux plus hauts échelons, des politiques qui abordent les changements climatiques, toutes mises en place au niveau communautaire.

"Les gens comme moi qui ont compris le phénomène des changements climatiques il y a 25 ans déjà ont toujours pensé que le gouvernement s’occuperait de nous fixer des objectifs à atteindre", indique Mike. "À un moment donné, on réalise qu’il faut agir soi-même pour voir les choses changer. L’organisation POW ne tient qu’à la force de ses membres; il faut donc la soutenir pour qu’elle soit efficace. Voilà pourquoi la venue de CLIF Bar comme associé fondateur est formidable. Ce soutien nous rend plus forts et nous permet à tous de mieux nous faire entendre."